Les Fabuleuses Aventures de Catherine et Roch dans l'Adrar Mauritanien au Printemps 2006 !

Huit jours de souffrances, de plaisirs, de soif et de fournaise ! Des rencontres émouvantes ! Des paysages à couper le souffle ! Du sable ! Du vent ! De la caillasse ! Des oasis ! Et tout plein d'autres choses intéressantes, étonnantes et instructives pour l'éducation des grands et des petits !

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Sommaire ci-dessous (cliquez sur un chapitre) :

09.de l'excision

jeudi 30 mars 2006 [2]

Le bivouac de midi est à l'ombre (façon de parler) d'un grand acacia. Le vent de sable est assez violent mais les nuées de sable n'empêchent pas la brûlure du soleil. Les chameliers ont monté une grande tente de nomade dans laquelle nous nous réfugions. L'intérieur est accueillant : tissu multicolore au revers de la tente, tapis par terre. Mais la chaleur est telle à l'intérieur qu'après avoir avalé nos trois verres de thé nous ne sommes pas longs à ressortir malgré le vent. Nehmoud et ses potes vont s'acharner à nous construire un abri de fortune avec tout ce qui leur tombe sous la main pour nous protéger du sable et du vent. Au menu : salade au sable, sardines ensablées, pain de sable et sablé de datte.


Ah oui au fait, je vous ai pas dit mais ils font leur pain sur place : un grand feu dans une cuvette de sable et quand le sable est brûlant ils enlèvent les braises et posent la miche qui cuit à même le sable. Et ben il est super bon.
La sieste n'est pas très calme et on est petit à petit enseveli dans ce sable. Au retour à Paris on en retrouvera au plus profond de nos bagages et on n'aura plus qu'à jeter l'appareil photo complètement bloqué et irréparable !


On repart comme d'habitude en fin d'après midi. Le soleil est un peu plus bas mais chauffe toujours autant et on l'a en plein dans la gueule. On se drape dans nos chèche en ne laissant que le minimum d'œil à découvert.
Le chemin reste facile et nous mène au pied d'un mont dit "petit château" où le campement du soir nous attend. Le vent est enfin tombé.

Le croirez-vous (me connaissant) ? J'ai 7 heures de marche dans les pattes ajoutées aux 7 heures quotidiennes depuis qu'on a quitté Timinit et pourtant je ne me sens pas spécialement fatigué, en tout cas beaucoup moins que les jours précédents.
N'empêche que quand Nehmoud nous propose d'escalader le petit château pour voir le coucher du soleil, je renonce. Encore une carte postale, non merci, j'en ai déjà plein les mirettes !
Trois courageux le suivront : Cath (ça m'étonne pas), Bourru et Brunaude, les trois meilleurs marcheurs de la bande. Je reste avec les canards boiteux Tique, Gruyère et Moule+Frite.
Non en fait je m'éloigne d'elles, elles me pompent l'air et je vais mater un troupeau de jolies petites chèvres de toutes les couleurs. Ensuite j'irai me laver (encore !) et reviendrai au retour des courageux.
Je me sens en pleine forme et regrette maintenant de ne pas être allé avec eux.
Bien évidemment on a tout raté, la carte postale était sublime, il y a derrière le mont une dune d'une taille fantastique qu'ils ont dévalée en courant, et, en plus, il y avait des grottes avec des gravures rupestres nananèreu ! Bon ça va, on s'en fout de ta vie !

Nehmoud nous annonce une bonne nouvelle : ce soir c'est soirée méchoui, les chameliers ont acheté une chèvre à un berger qui passait par là, on va se la faire griller !
Le spectacle du dépeçage de cette adorable petite chèvre est étonnant. En un rien de temps elle se retrouve à l'état de cuissots, filets, côtelettes, boudin et saucisses ! miam miam d'avance. ! L'apéritif c'est des petits morceaux de foie grillés qui sont vraiment délicieux, mais c'est après que ça se gâte ...
Parceque la viande de chèvre fraîche, non faisandée et non marinée, ben c'est immangeable tellement c'est coriace. "Aaah que c'est bon" dit-on, polis, à nos hôtes tout en mâchonnant désespérément ces morceaux de caoutchouc brûlés. Les plus bien-élevés mâcheront jusqu'au bout avec courage et obstination, les autres prétexteront la fatigue, le manque d'appétit, que sais-je encore ...
Dommage qu'on nous ait laissé les nobles morceaux : je parie que les saucisses d'abats dont se régalent les chameliers étaient savoureuses !

Pour une fois, la soirée se prolongera un peu : on s'habitue bien à ce rythme, je commence à l'apprécier vraiment et n'ai plus aucune crainte de ce qui m'attend les jours suivants. Et puis c'est une expérience géniale : être coupés du monde et vivre à la dure pendant plusieurs jours ...
On discute avec Nehmoud d'histoire mauritanienne, de politique, des prochaines élections libres dans un an, de sa crainte des projets d'exploration pétrolière dans la région, de son engagement dans des association de défense de Chinguetti (dont il est originaire), de religion, de polygamie et de la place des femmes dans la société de son pays, etc. Tous sujets très intéressants.
Jusqu'à LA question qui tue posée par la subtile Gruyère :
« Dis-moi, Nehmoud, toi, personnellement, les femmes, tu les préfère normales ou excisées ?»

On en reste sur le cul ... ouaah la gêne générale ... ouaah l'ange qui passe ... ouaah le pauvre Nehmoud qui ne sait pas quoi dire. On s'entre-regarde, effarés d'une telle indélicatesse. Jusqu'à ce que Cath, pleine d'à propos comme d'habitude : « Euh ... Gruyère ... comment dire ... peut-être que ça ne nous regarde pas, d'accord ? Allez Nehmoud, raconte nous plutôt une légende mauritanienne ! »

Détente générale, petits rires un peu jaune, ouf !
Cinquième nuit sous les étoiles, on y prend vraiment goût, et ... merde aux vipères à corne !
(à suivre)

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Ça y'est, j'ai rattrapé mon retard... et je me suis abonnée au flux RSS pour ne plus rater un seul épisode. N'empêche, en lire 6 d'un coup, c'est chouette, ça dure plus longtemps.

C'est génial en tous cas, je me rappelle plus combien de temps vous êtes partis, mais je sens que je vais être triste quand le feuilleton arrivera à sa fin!

Anonyme a dit…

alors tu envisages de manger de la chèvre, mais tu fais un caca nerveux, si on te propose de l'agneau ?

Anonyme a dit…

alors tu envisages de manger de la chèvre, mais tu fais un caca nerveux, si on te propose de l'agneau ?