Départ encore plus tôt que les jours précédents.
Nous sommes dans la Vallée Blanche parceque les dunes sont beaucoup plus ... comment dire ... blanches justement. En fait elles varient autant de couleurs avec le lever et le coucher du soleil, mais au cagnard de midi, oui, c'est assez blanc ... Ces dunes là sont cependant beaucoup moins hautes que les précédentes.
-
Cette marche du matin est l'une des plus agréable que nous ayons faite. L'air est frais, il n'y a pas de vent, nous marchons tête nue tant que le soleil reste caché, le terrain est assez plat, nos pas sont rapides. Par mesure de prudence, la caravane de chameaux reste à vue pendant la plus grande partie du trajet.
-
Gruyère nous suit à distance de plus en plus grande car elle a décidé de marcher à son pas et de rester seule ! On est d'autres à vouloir profiter seul du silence de cet environnement : il suffit de s'écarter latéralement du groupe de quelques centaines de mètres tout en restant à la même hauteur pour échapper au bavardage exaspérant de Tique et Moule. Donc on sera régulièrement obligé de s'arrêter pour attendre lâââ-suîîîsse-quîîî-s'prêêêsse-pâââs. Les jours suivants, on ne l'attendra plus aussi souvent mais l'allure générale du groupe s'en trouvera ralentie.
Les acacias sont nombreux. De loin on les croit morts mais c'est parceque leurs feuilles sont minuscules. Leurs fruits ressemblent à de petits haricots en forme de croissant. Leurs épines sont longues et acérées, on aura l'occasion de s'en apercevoir en s'asseyant sans regarder où (pourtant Nehmoud nous l'avait bien dit de regarder avant de s'asseoir ...)
Ce qui n'empêche pas les chameaux de les mâcher avec délectation !
-
Chemin faisant, notre guide nous montre les nombreuses traces d'animaux sur le sable. On croit que le désert est ... désert. C'est vrai pendant la journée, mais la nuit des milliers de bestioles sortent de leurs trous, rats, hérissons, varans, insectes rampants et la redoutable vipère à corne qui fait de bien jolies traces. On frémit à l'idée que rien n'empêche cette charmante bébête de se faufiler la nuit entre nos sacs de couchage !
On voit également quelques jolis petits oiseaux noir et blancs et même des papillons, ça surprend parceque des fleurs, y'en a pas beaucoup dans le coin.
En fin de matinée il faut franchir une crête. Moule et Frite monteront alors sur les chameaux qui prendront un autre chemin, de leur pas lent et puissant.
Faut dire que quand un chameau fait un pas, un homme doit en faire 5 ou 6 ! Ça fait rager de les voir se déplacer si vite d'un pas si lent. Ils ont aux pieds de véritable airbags qui leur permettent de ne pas s'enfoncer dans le sable et d'amortir les irrégularités de la roche, les veinards.
En même temps quand je vois ce qu'ils transportent, je suis moins jaloux. En plus ils sont ficelés de partout et tenu en laisse par une corde qui leur traverse l'aile du nez ! Un jour il y en a un qui s'est déchiré la narine en arrachant la corde, c'était horrible. Les chameliers ont été aux petits soins pour lui et il a même gagné le droit d'être chameau de secours ce jour là ! Son collègue dont c'était le tour était pas content !
Excusez moi, je m'égare, c'est le soleil ...
Donc on monte et on passe une crête qui nous mène à un vallon dans lequel nous rencontrons une chamelle sauvage avec son bébé trop mignon qui vient de naître et qui tient à peine debout. La chamelle s'inquiète de nous voir et nous nous esquivons sur la pointe des pieds pour ne pas déranger. Le vent commence à se lever comme hier.
-------------------------- 
Le vallon descend doucement pour rejoindre la vallée blanche. Nous le suivons.
(à suivre)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire