Les Fabuleuses Aventures de Catherine et Roch dans l'Adrar Mauritanien au Printemps 2006 !

Huit jours de souffrances, de plaisirs, de soif et de fournaise ! Des rencontres émouvantes ! Des paysages à couper le souffle ! Du sable ! Du vent ! De la caillasse ! Des oasis ! Et tout plein d'autres choses intéressantes, étonnantes et instructives pour l'éducation des grands et des petits !

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07.des dents blanches

mercredi 29 mars 2006 [2]

Nous remontons vers le plateau. Ce matin la descente en pente douce était une partie de plaisir. La montée est un enfer, le soleil nous brûle et la roche noire irradie une température de four. Le groupe se disperse petit à petit, Frite est partie avec la caravane et nous ne la reverrons que le soir.



La montée est de plus en plus raide et nous finissons par nous perdre plus ou moins de vue les uns les autres. De nombreuse haltes sont nécessaires pour reformer le groupe tant bien que mal, mais je sens que notre guide est un peu inquiet, se demandant si on va tenir le coup. Et les chameaux sont depuis longtemps hors de vue, ayant pris un tout autre chemin.
Au sommet de la montée qui m'a paru interminable, le terrain est devenu beaucoup plus sablonneux et un vent de sable commence à s'installer et à nous piquer les yeux. La vue s'étend sur une nouvelle vallée, battue par le vent qui soulève des nuages de sable. Nehmoud nous indique que le bivouac est au delà de cette vallée qu'il va falloir traverser.



Un certain découragement nous gagne, Gruyère la suisse semble au bout du rouleau, et je commence à me demander si je n'ai pas un peu surestimé mes capacités d'endurance. Mais on n'a pas le choix, quand faut y aller, etc...

Nous descendons difficilement un éboulis de grosses roches, puis, aveuglés et étouffés nous traversons comme des zombies cette vaste étendue, courbés contre le vent en regardant nos pieds sans plus penser à rien. Mes ampoules me font de plus en plus souffrir.
Une éternité après, nous nous retrouvons de l'autre côté, à l'abri du vent, et le reste du parcours deviendra moins pénible : c'est plat, le bivouac n'est plus très loin et je me surprend à accélérer le rythme au point de me trouver le premier au bord d'une falaise qui domine la palmeraie espérée, celle de Jouali. Une descente en bondissant le long d'une imposante dune, encore quelques centaines de mètres, ça y est le campement est là, les chameliers et la belge nous attendent le thé est prêt, ya même un feu de bois, ne manque que la guitare !!

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Ce fût la journée la plus difficile pour moi, crasseux, épuisé, les pieds en feu, me demandant si j'allais pouvoir continuer. J'ai calculé que j'avais bu 8 litres d'eau dans la journée, mais que je n'en avais pissé qu'un verre d'une couleur sombre à faire peur : manquerait plus qu'une colique néphrétique !
Les jours suivants la consommation d'eau sera la même : mais où est-ce qu'elle passe toute cette flotte puisqu'on ne sue même pas ? Je réalise aussi qu'à aucun moment je n'ai vu un mauritanien boire, à part les petits verres de thé à la menthe !
Et c'est incroyable comme ils ont les dents blanches, on dirait des dents californiennes! Ils ne se lavent jamais les dents mais passent leurs journées à se les curer avec une tige d'un acacia particulier dont la sève a des propriétés décapantes. J'ai essayé. Ben ça marche pas. Doit falloir faire ça pendant des années ... et arrêter de fumer aussi peut-être !

Nehmoud s'occupe des pieds des ampoulés, badigeonnage et pansements, puis je décide de régler les deux gros problèmes en suspend depuis ce matin ...
Muni d'un sachet de "lingettes", d'une gourde d'eau, d'un rouleau de pq, d'un briquet, de vêtements propres, je m'éloigne derrière un rocher, me fout à poil, chie (excusez les détails mais aaah qu'c'est bon), brûle consciencieusement le pq usagé, puis me frotte abondamment à coup de lingettes : le paquet y passe ! J'appelle pas ça se laver mais c'est incroyable comme brusquement je me sens mieux, très fatigué, mais détendu et presque prêt à repartir (non j'déconne !)

Le dîner sera vite expédié, des pâtes à la bolognaise qui nous achèvent et après les petites histoires traditionnelles de notre guide, nous sombrons tous dans un profond sommeil.
(à suivre)

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