05.des malaises

mardi 28 mars 2006 [2]

Et c'est reparti ... avec beaucoup moins d'enthousiasme que ce matin. On refait le plein d'eau, les chameaux sont chargés, on peut dire que l'organisation est super, rien n'est laissé au hasard.

Et voilà que Frite s'effondre ! Petite bonne femme frêle, on se demande tous si elle va pas y passer ... sa fille panique un peu, les guides aspergent sa môman parcimonieusement de quelques gouttes d'eau. Petit à petit elle se remet d'aplomb, mais après une centaine de mètres, nouveau malaise et Nehmoud décide de la charger sur un chameau.

On repart, avec un peu d'appréhension. Ça grimpe à nouveau, assez raide dans la caillasse, le groupe s'effiloche un peu.

Une demi heure plus tard, Moule qui était devant moi s'écroule à son tour ! Nous hélons notre guide qui était assez loin devant et Brunaude et moi nous occupons de la réanimer : respiration comateuse, yeux révulsés, ouh là là ça va pas ... Je m'occupe de la gifler vigoureusement et lui vide ma précieuse gourde sur la tête (quelle abnégation-aberration !!), pendant que Brunaude lui tient les jambes en l'air ...

Ah ben coucou la revoilà ! où suis-je ? que fais-je allongée par terre ? pourquoi me regardez-vous ainsi ? dit-elle comme dans un mauvais roman.

On la hisse à son tour sur un chameau et ça repart, mais on sent Nehmoud un peu inquiet. Que d'émotions ! Chacun dans son for intérieur se demande s'il ne va pas être le prochain !

Ça monte encore pas mal (oui, au fait, la vue est superbe sur les dunes lointaines) puis, après un court plateau, nous dominons un petit vallon caillouteux et buissonnant à l'entrée duquel se présente une énorme dune qui semble vouloir l'envahir. Quelques ânes sauvages broutent (ça broute un âne ?). Notre guide nous rassure : c'est là qu'on va s'arrêter. On le soupçonne cependant d'avoir un peu abrégé la promenade ...

Descente raide dans le sable vers le pied de cette dune et l'entrée de la vallée. Quelques uns s'affalent épuisés, les autres décident de gagner le fond de la vallée où il y a de l'eau paraît-il.
Il y fait en tout cas plus frais et le soleil disparaît petit à petit derrière les falaises rouges. C'est à un bon 1/4 heure de marche, mais nous sommes débarrassés des bagages et c'est une vraie petite balade de santé.

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Effectivement, au fond, il y a un cirque comblé d'un étang, et au bord de l'étang ... un cadavre d'âne décomposé ! (Je ne comprenais pas pourquoi Bourru qui était en tête avait si vite fait demi-tour !) Ça me coupe toute envie de me baigner mais certaines courageuses (ou inconscientes) et notre guide vont faire trempette !

En tout cas la fraîcheur de ce lieu fait du bien et nous y restons un bon moment. Un gros varan nous observe. Retour au camps, tentative de me raser ... pour la première et dernière fois du voyage.

Préparatifs du dîner qui sera toujours copieux. Quelques histoires mauritaniennes racontées par Nehmoud et on va se coucher, vraiment crevés ...

(à suivre)